BAROMETRE DES AFFAIRES DECEMBRE 2019: PARTIE 2
ATTAQUES SUR DE NOMBREUX FRONTS
Tous les grands magasins à succursales ont directement profité de l’affaiblissement de la période d’attente pré-soldes pour lancer dès le 1er décembre des ‘ventes couplées de -20% à -70%’. Et la question se pose alors de savoir comment le commerce de détail traditionnel doit réagir. De nombreux commerçants se sentent obligés de participer à ce cirque de remises lorsque leur voisin placarde des affiches tapageuses avec %%%%% sur sa vitrine. Mais les magasins à succursales ne sont pas les seuls ennemis pour le commerçant traditionnel: les grandes boutiques en ligne (étrangères) proposent sur leurs sites web des chaussures avec des remises jusqu’à 40% sur des marques connues et même sur les modèles les plus récents. Entrer en conflit avec celles-ci n’est pas une option car alors, le commerçant doit vendre à perte et cela est interdit par la loi.
Mais notre législation belge n’est bien entendu pas d’application sur ces sites web étrangers. Il n’y a nulle part d’instance de contrôle – et encore moins de sanction. Ici, c’est la loi de la jungle. Les boutiques en ligne chinoises n’en ont que faire de la législation commerciale belge. Les magasins à succursales ressentent également la pression de ces gros sites internationaux. Même s’ils accordent eux-mêmes de super réductions, ils s’insurgent aussi contre le renvoi gratuit des produits commandés.
PROPRE POLITIQUE
Le nombre de commerçants traditionnels s’opposant à cette révolution commerciale radicale ne cesse de croître. “Nous voulons protéger notre marge bénéficiaire normale et n’accordons donc pas de remises, à part pendant les liquidations ou soldes, comme le mentionne la Loi sur les Pratiques commerciales: “…toute offre en vente de produits pratiquée en vue du renouvellement saisonnier de l’assortiment du vendeur, par l’écoulement accéléré à prix réduit…”.
Le raisonnement est ici qu’il y va non seulement de la marge bénéficiaire mais également de la crédibilité du commerçant. Nous l’avons déjà écrit ici à maintes reprises: “100 euros aujourd’hui, 90 euros demain et à nouveau 100 euros après-demain, cela est incompréhensible pour le consommateur.” On ronge, en outre, son propre bénéfice et on ne peut tout de même pas rivaliser avec les gros sites en ligne internationaux.