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BAROMÈTRE 2021: retour progressif à la normale

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Ces deux dernières années, l'intégralité de la société a été placée sous le signe du Covid-19. Presque tous les secteurs en ont ressenti les conséquences (généralement mauvaises). C'est également le cas des détaillants indépendants en chaussures belges. L'année 2020 a été frappée de plein fouet, avec des dizaines de mesures qui ont paralysé le commerce: des mois de confinement avec des magasins fermés, l'obligation du masque dans les magasins, l'obligation de faire ses achats seuls, le report des soldes d'été, l'obligation de prendre rendez-vous pour faire ses achats, le travail à domicile obligatoire, bref, toute une série de restrictions qui ont évidemment limité voire empêché le bon déroulement des affaires.

Retour progressif à la normale

Heureusement, les mesures de crise ont été moins sévères en 2021 et à la clôture de l'année, on peut parler d'un lent retour à la normale. En 2021, le chiffre d'affaires a été en moyenne supérieur de 15,6% à celui de 2020, et on a vendu 13,9% de paires en plus. Par rapport à 2019, dernière année sans corona, il y a encore un retard de 8,5% dans les ventes et de 6,5% dans le nombre de paires, mais on espère que l'année 2022, qui vient de commencer, pourra se dérouler normalement.

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les Causes du retard

Le nombre de magasins diminue

Le retard pris en 2021 par rapport à 2019 a de nombreuses causes. Le nombre de magasins de chaussures indépendants a encore diminué l'année dernière. Il n'y a pratiquement pas de nouveaux établissements et il est souvent impossible de trouver des racheteurs pour les magasins existants. Les jeunes de la nouvelle génération voient combien leurs parents doivent travailler dur pour un bénéfice disproportionné par rapport aux heures de travail. L'époque où l'on donnait encore beaucoup d'argent pour 'le seuil' et où l'on reprenait l'ensemble du stock n'est plus qu'un lointain souvenir. 

uniquement les achats de nécessité

L'activité dans les magasins est également en baisse: la plupart des achats des consommateurs étaient des 'achats de nécessité', car ceux qui travaillent à la maison, même avec la caméra allumée, n'ont pas besoin de porter de belles chaussures. Les restrictions concernant les fêtes, le théâtre et les contacts sociaux n'incitent pas non plus à visiter le magasin de chaussures.

Manque de shopping récréatif

L'obligation du masque dans les magasins et les achats sur rendez-vous sont diamétralement opposés à l'idée du shopping récréatif. C'est pour ça que les ventes en ligne ont eu le vent en poupe. Mais elles ont surtout profité aux gros acteurs, aux chaînes de magasins et autres 'amazon-bol.com'.

Un rayon d'espoir

Il y a également eu des points positifs pour certains détaillants. Au cours du mois de décembre, tous les magasins des Pays-Bas ont été fermés, ce qui a profité aux villes frontalières, notamment Anvers.

Les voyages ont également été rendus plus difficiles, avec toute la paperasserie et les résultats de tests requis, ce qui a boosté le tourisme en Belgique.

La vente en ligne reste difficile ...

... pour les entrepreneurs individuels. De nombreux collègues ont essayé d'activer ou de développer une boutique en ligne au cours de l'année 2021, mais cela n'a pas servi à grand-chose.

Lorsqu'on achète du stock pour un magasin physique, on ne peut pas se permettre d'envoyer plusieurs paires dans les pointures les plus courantes à des clients potentiels. Une fois qu'elles ont quitté le magasin, on est parfois obligé de décevoir d'autres personnes intéressées... puis de récupérer les paires en questions quelques jours plus tard "parce qu'elles ne répondaient pas aux exigences du client". Ajoutez à cela l'emballage, le temps et le coût du service de coursier ou de la poste, et il n'est plus question de rentabilité.

Vitrine supplémentaire

Pour la plupart des détaillants, la boutique en ligne est une vitrine supplémentaire intéressante. Les grands acteurs en ligne, quant à eux, bénéficient de remises supplémentaires de la part du fabricant. Sur leur e-shop, la marge est beaucoup plus élevée, ce qui leur permet de proposer des remises supplémentaires. Pour le secteur du confort, le magasin physique reste indispensable car ici, c'est le chaussant qui prime. Faire son choix en magasin, bénéficier des  conseils du personnel: aucune boutique en ligne ne peut rivaliser avec ça.

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Mesures de soutien

En 2020, beaucoup de détaillants ont bénéficié de mesures de soutien: de nombreuses initiatives ont été prises au niveau fédéral, régional et même local pour amortir les effets négatifs du confinement notamment. Ce fut moins le cas en 2021: le soutien se présentait uniquement sous la forme d'indemnités de chômage technique. Pour la plupart des collègues, ce soutien était insuffisant, "mais mieux que rien", selon la plupart des commentaires. Au niveau local, il existe encore des initiatives telles que des bons et/ou des cartes d'épargne avec lesquels on peut faire des achats chez d'autres indépendants de la même commune. La campagne flamande pour l'achat local a stimulé les achats dans la commune. 

Nombre de clients en 2021

En 2020, le nombre de clients du commerçant indépendant a chuté de près de 70% et seuls 9% des collègues ont signalé une augmentation. Ces pourcentages sont bien meilleurs en 2021: 36,4% des participants à cette enquête ont eu plus de clients en 2021 et pour 36,3% le nombre est resté stable. Seuls 27,3% des détaillants de chaussures ont dû se contenter de moins de visiteurs. L'une des explications de ce phénomène est la disparition de plusieurs magasins, comme mentionné ci-dessus. Le consommateur qui voit disparaître son magasin habituel se tourne parfois vers une boutique en ligne mais le plus souvent, il cherche une offre similaire dans les magasins qui restent et survivent.

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aperçu annuel

Ventes par mois en 2021

Tout comme l'année dernière, il est difficile, voire impossible, de comparer les ventes mensuelles avec celles de l'année précédente. Les mesures prises pour lutter contre le coronavirus affectent les ventes du mois proprement dit. Mais en plus, l'augmentation des ventes après un mois de fermeture du magasin ne facilite pas la comparaison. Le décalage des soldes crée également une certaine confusion. Sur le graphique avec les comparaisons des mois, on voit que les comparaisons de 2021 avec 2019 semblent un peu plus logiques qu'avec 2020, où il y a eu plusieurs mois de confinement.

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Ventes par jour en 2021

Les comparaisons des ventes par jour sont plus traditionnelles. Le mercredi (les enfants ne sont pas à l'école), le vendredi (juste avant le week-end), et bien sûr le samedi (le jour du shopping par excellence) enregistrent les meilleures ventes de la semaine. Le mercredi, le vendredi et le samedi ont représenté ensemble 62% des ventes en 2019, 61% en 2020 et 65,5% en 2021. Le total des pourcentages du tableau des ventes quotidiennes n'est pas égal à 100%. En effet, la plupart des magasins de chaussures ont un ou deux jours de fermeture, certains n'en ont aucun (dans les villes touristiques), et il existe également un certain nombre de magasins qui sont ouverts le dimanche (matin). Nous avons donc essayé de résumer ces chiffres dans un graphique permettant une comparaison.

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Ventes par groupe d'acheteurs

Apparemment, le covid n'a que peu ou pas d'influence sur le comportement d'achat par type de client. Par rapport à 2019, les ventes de chaussures pour hommes et femmes diminuent d'environ 5% au profit des enfants. En 2021 également, les enfants s'en sortent apparemment mieux que les dames et les hommes.

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Vers un avenir normal

En ce qui concerne les perspectives pour cette année et les années suivantes, le secteur de la vente au détail de chaussures semble optimiste. Le 'grand nettoyage' du secteur de la vente de chaussures au détail, attendu depuis des années, prend progressivement forme. Plusieurs collègues ont abandonné et ceux qui restent sont suffisamment forts pour prendre un nouveau départ, à condition, bien sûr, que l'on soit débarrassé du problème du coronavirus qui dure depuis deux ans maintenant. D'autres défis nous attendent, comme la hausse des prix de l'énergie, mais il s'agit là d'autres chats à fouetter.

Nous espérons donc sincèrement que le bilan de 2022 sera plus positif!

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Écrit par René Broekaert28 janvier 2022

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