BAROMÈTRE DES AFFAIRES OCTOBRE 2019: PARTIE 3
REDUCTIONS
Où est le temps où il n’y avait que deux périodes de réduction par an – les périodes de soldes en janvier et en juillet, éventuellement encore complétées par un week-end portes ouvertes ou une semaine de foire. Point barre. Aujourd’hui, les réductions sont constantes, tout au long de l’année. Midseason sales, bonnes affaires pour la Saint-Valentin, pour la fête des Pères et la fête des Mères, le Week-end du Client, ces dernières années encore complétés par le Black Friday, le Single’s Day, … Non seulement ceci est intenable pour le commerçant, mais cela sape aussi la crédibilité du commerçant. Aujourd’hui, une paire de chaussures coûte dix euros, demain huit et après demain à nouveau dix euros. “Qui croit encore ces personnes?”
La force supérieure de l’e-commerce sur ce plan-là est notamment démontrée par l’anecdote suivante:
“Un vent favorable a fait atterrir sur notre bureau une facture à l’adresse incorrecte. De quoi s’agit-il? Une grande marque internationale réputée livre 100 paires de modèles classiques à un grand webshop de réputation internationale en Autriche, mais … envoie par erreur la facture à un commerçant belge (qui est aussi client chez ce fabricant de chaussures). Et que voyons-nous? Les chaussures sont livrées à ce webshop au prix de € 55,64 par paire pour un prix de vente imposé de € 160,00. Le commerçant ‘ordinaire’ paie bel et bien € 70,00 par paire, mais est ‘obligé’ de proposer ces chaussures au même prix de vente dans son magasin. Et quand ce même webshop propose après quelques semaines une ‘réduction spectaculaire de 10%’, il gagne encore davantage que le commerçant ordinaire … Vous le constatez: les grands webshops reçoivent leurs marchandises des grands fabricants … à des prix de dumping. Essayez donc de les concurrencer!”
Un chiffre éloquent dans ‘De Tijd’ du 12 novembre: “Le géant chinois de l’internet Alibaba a vendu pendant le jour de fête des célibataires Single’s Day pour plus de 34 milliards d’euros. 34 milliards d’euros en un seul jour!
PAS SEULEMENT LES MAGASINS DE CHAUSSURES
Les magasins de chaussures ne sont pas les seuls à s’arracher les cheveux, idem pour le secteur de la mode dans son ensemble et même les discounters d’autres secteurs. Nous lisons dans la revue professionnelle Retail: ‘Chiffres rouge sang pour le Maasmechelen Village: une perte de 271 millions d’euros en 18 ans’. Pas besoin d’un long commentaire. Le réviseur d’entreprise Ernst & Young remarque ‘que la société peut compter sur l’aide financière de la société mère.’ Le grand magasin saigne aussi. Dans ‘Trends-Tendances’ du 14 novembre, nous lisons: ‘Le secteur du magasin classique vit une crise existentielle’. Dans ‘Het Belang van Limburg’, nous lisons ‘Un magasin de chaussures connu raccroche ses crampons’. Nous lisons ou entendons ce genre de messages quasi chaque jour. Les groupements d’achat peuvent en parler.
Et pour couronner le tout, nous apprenons via la ‘Semaine de l’Entrepreneur’ que ‘van Bommel schoenen va vendre via bol.com, Wehkamp et Zalando’. Le commerçant indépendant réagit avec indignation. “Nous avons fait grandir la marque et l’avons introduit auprès du consommateur. Maintenant, le fabricant va concurrencer son propre marché.” D’après van Bommel, cette stratégie de distribution est une publicité pour la marque, de sorte que les gens l’achèteront aussi plus vite dans les magasins physiques.
Dans le quotidien des affaires hollandais Het Financieel Dagblad, figure que “bol.com va également vendre des vêtements à partir de 2020”. Le belge FNG, l’entreprise faîtière qui chapeaute les chaînes de mode Brantano, Fred & Ginger, CKS et Claudia Sträter, déclare par la bouche d’un des fondateurs Dieter Penninckx: “Un tiers de nos ventes de vêtements en ligne dans le Benelux se fait via des tiers, tels que Wehkamp et Zalando. L’arrivée d’une plateforme telle que bol.com est en soi une bonne nouvelle.”
PENSEE POSITIVE
Clôturons ce baromètre des affaires pour le mois d’octobre par la bonne nouvelle par laquelle nous l’avons commencé: les dix premiers mois de cette année se sont achevés de façon positive. Cela chauffe dans le retail. Nous devons croire dans le survival of the fittest, pas seulement pour Darwin, mais également pour le secteur de la chaussure!