BAROMÈTRE DES AFFAIRES JUILLET PARTIE 3
Le modele gratuit chavire
Tel était le titre d’un article dans le journal “De Tijd” du 17 avril 2019. “Zalando fait payer plus d’Européens pour l’envoi de colis. Après les Italiens, les Britanniques, les Irlandais et les Espagnols doivent également payer des frais d’envoi, lorsqu’ils commandent de petits colis. La concurrence suit cet exemple.”
Zalando a appris aux Européens à acheter des vêtements et des chaussures en ligne en envoyant toujours ses colis gratuitement et en ne comptant pas de frais d’envoi pour le renvoi de produits par les clients. En Belgique, tous les envois sont toujours gratuits. Reste à voir si cela restera ainsi. L’envoi et le renvoi gratuits de colis ont en tout cas toujours suscité le scepticisme du commerçant indépendant.
Pour autant que nous le sachions, aucun ‘petit’ commerçant ne parvient à réaliser des bénéfices avec la boutique en ligne. Même les plus grands doivent admettre que tout n’est pas rose avec l’e-commerce. Dans le même journal du 2 août, nous lisons que “… la boutique en ligne de Torfs est très populaire. Mais le bénéfice de toute l’entreprise est réduit de moitié en raison des coûts élevés de la boutique en ligne. Et pourtant, Torfs doit être présent en ligne. Sinon, les clients passent chez Zalando.”
Le chiffre de Torfs a progressé l’an dernier pour la énième année consécutive: de 2%, passant à 146,7 millions d’euros. Mais la croissance numérique a un revers. Le bénéfice net a diminué de moitié en un an, passant à 2,3 millions d’euros. Le bénéfice a diminué, parce que vendre une paire de chaussures en ligne revient plus cher pour Torfs que de la vendre en magasin. Wouter Torfs, CEO: “Les coûts pour l’envoi de colis sont élevés. Nous prenons aussi en charge les coûts des chaussures que les clients renvoient (27%). Et nous devons investir dans la publicité en ligne et la technologie. Des coûts que nous n’avions pas avant.” Plus Torfs vend en ligne, plus les coûts augmentent.
Il est impossible dans le cadre de cet article de réaliser une analyse approfondie des avantages et inconvénients de l’e-commerce. Mille et une études sont déjà parues à ce sujet. La seule chose que nous pouvons constater, c’est que le proverbe “There's No Such Thing as a Free Lunch” est apparemment ici aussi d’application. La cruche de l’e-commerce est en train de se fissurer et personne ne peut prédire comment cela évoluera.