BAROMÈTRE DU PREMIER SEMESTRE 2021: NOUS SOMMES SUR LA BONNE VOIE

Le corona a porté un coup dur au monde entier, avec des souffrances indicibles dans presque tous les secteurs. Bien sûr, le secteur du commerce de détail n'a pas été épargné, et notre secteur de la chaussure a pris des coups lui aussi. En 2020, il y a eu les fermetures obligatoires du 17 mars au 11 mai et du 2 novembre au 1er décembre. Mais même lorsque les magasins ont pu rouvrir, on n'était pas encore sortis de l'auberge. Les innombrables restrictions et réglementations étaient autant de freins au fonctionnement normal des affaires. En plus de cela, les restaurants étaient fermés et la vie sociale était pratiquement à l'arrêt. Pas de mariages, pas de communions ni de fêtes de printemps, pas de réceptions, beaucoup de travail à domicile, bref, aucune incitation à aller acheter de nouvelles chaussures.
un MEILLEUR DÉPART EN 2021
La pandémie étant maîtrisée, la vie normale a plus ou moins repris au début de l'année. Les restrictions ont été réduites, le shopping a fait son retour et les consommateurs ont réagi de manière très positive, retrouvant le chemin des magasins. Les résultats du premier semestre 2021 sont donc bien meilleurs que ceux des six premiers mois de 2020 (+25% en moyenne), mais nous n'avons pas encore atteint le niveau de 2019 (-11%). Malheureusement, les dieux de la météo n'ont pas non plus été très favorables, ce printemps: trop froid en avril et trop chaud à la fin du mois de mai. Comme les agriculteurs, les acteurs de la chaussure se plaignent toujours qu'il fait trop chaud ou trop froid...
RETOUR À LA NORMALE
L'objectif, bien sûr, est d'évoluer vers une situation semblable à celle d'avant le corona, où le shopping ludique retrouvera la place qui lui revient. L'industrie de la chaussure n'est pas la seule à avoir souffert et à aspirer à de nouveaux revenus; de nombreux autres secteurs attirent également les consommateurs avec des propositions attrayantes. Les gens qui 'retrouvent leur liberté ne se ruent pas forcément dans les magasins de chaussures: ils pensent d'abord au cinéma, aux restaurants, aux agences de voyage, aux magasins de télévision et d'audio, aux magasins de prêt-à-porter, aux garages, etc. Il incombe au détaillant d'attirer le consommateur dans son magasin de chaussures de la manière la plus active possible et d'utiliser tous les moyens pour lui faire oublier le commerce électronique et redécouvrir le plaisir des achats physiques.
Le nombre de clients dans le magasin de chaussures traditionnel reste stable
VENTES PAR JOUR
Au cours des six premiers mois de cette année, on a constaté de légers changements dans les habitudes d'achat des consommateurs. Les trois meilleurs jours d'achat restent le vendredi (17,2%), le mercredi (18,7%) et bien sûr le samedi, où l'on réalise 28,3% des ventes hebdomadaires. Il est vrai que chaque commerçant a au moins un jour de fermeture - très souvent le lundi - et que certains magasins sont également ouverts le dimanche. C'est notamment le cas sur la côte et dans les villes touristiques et les centres-villes. Nous avons essayé de refléter ces différences dans les tableaux aussi précisément que possible.
LES MEILLEURS MOIS sont MAI ET JUIN
Si l'on regarde le chiffre d'affaires par mois pour 2021, on constate qu'il se stabilise plus ou moins. En 2020, on observe de nettes fluctuations, ce qui est bien sûr lié à la fermeture des magasins pendant une longue période. Cette année, les mois de mai et juin ont été clairement les meilleurs et plus de 40% du chiffre d'affaires du premier semestre ont été réalisés durant cette période. Il est difficile d'interpréter correctement les différences entre les mois: en effet, de nombreux facteurs entrent en jeu. L'assouplissement des mesures corona, les conditions météorologiques, la présentation des nouvelles collections sont autant d'éléments qui stimulent ou inhibent l'envie de shopping.
BONNE NOUVELLE: LA CLIENTÈLE RESTE STABLE
Notre enquête montre que la clientèle de nos magasins 'physiques' reste plus ou moins stable : la grande majorité des détaillants (70%) constate que le nombre de clients est resté le même par rapport aux années précédentes, et que dans 16% des cas, on peut même noter une augmentation du nombre de clients. Cela compense bien sûr les 15% qui ont dû se contenter de moins de clients que par le passé. Dans l'ensemble, il s'agit d'une tendance très positive: le magasin traditionnel se maintient.
On note que cette année, les dames sont restées assez timides dans l'achat de chaussures (60% du chiffre d'affaires contre 65,3% l'an dernier). Les hommes restent bloqués à 19%, mais les chaussures pour enfants ont eu plus de succès (21% contre 15% l'année dernière). Dans les magasins de chaussures où l'on ne vend que des chaussures pour femmes et pour hommes, la répartition est presque égale: 73% de femmes et 27% d'hommes.
INTERNET ET BOUTIQUES EN LIGNE
Il a été démontré à de nombreuses reprises que les boutiques en ligne ne sont rentables que pour les grandes chaînes de magasins et, bien sûr, pour les acteurs mondiaux tels qu'amazon et autres bol.com. Les 'petits' détaillants, c'est-à-dire pratiquement tous les magasins de chaussures ayant une ou deux succursales maximum, ne peuvent pas rivaliser avec les grands. Le stock est généralement trop limité et il est douloureux de perdre une vente parce qu'une paire est en route vers un client... et sera ensuite retournée quelques jours plus tard. La manipulation, les frais d'expédition et le retour souvent gratuit ont un prix qui ne doit pas être calculé trop précisément ! En outre, les grands acteurs sont généralement en mesure d'offrir des rabais importants car ils peuvent négocier de meilleurs prix auprès des fabricants.
Certains acteurs internationaux mettent également leur plateforme à la disposition de petits détaillants, qui peuvent ainsi - moyennant paiement bien sûr - surfer sur le flux des grands leaders du marché. Mais cette coopération ne fonctionne pas toujours parfaitement.
MOINS DE PAIEMENTS EN ESPÈCES
Année après année, il apparaît que les paiements en espèces dans les magasins de chaussures perdent de leur importance. L'année dernière, la moyenne était de 14%; cette année, ce mode de paiement est tombé à 9,5%. Les paiements par bancontact et par carte de crédit restent stables (respectivement 75% et 9%). Les paiements mobiles restent encore marginaux (0,6%), mais les chèques consommation, émis dans le cadre de la crise du corona, sont très populaires auprès des détaillants de chaussures, notamment les petits magasins.
DES SENTIMENTS MITIGÉS pour l'avenir
Bien entendu, l'ensemble du commerce de détail de chaussures de notre pays se réjouit de la fin des très lourdes mesures corona. Chacun aspire à un retour à la vie 'normale'. Toutefois, de nombreux points d'interrogation subsistent. La Fédération nationale de la chaussure craint que certains des détaillants, qui ne disposent pas de réserves suffisantes, ne survivent pas à la crise. Il y a déjà eu des faillites et il est possible que d'autres suivent dans les mois à venir. Néanmoins, le shopping pour la saison à venir doit être abordé de manière positive: il ne faut pas réduire l'offre en magasin et les collections originales doivent attirer le regard en vitrine.
Restons positifs: tous les chiffres montrent que nous sommes sur la bonne voie et nous espérons tous que le cauchemar se termine bientôt!