DE NOUVELLES MATIERES POUR LES CHAUSSURES
A la recherche d'alternatives au cuir afin de lutter contre l'exces de dechets et la surconsommation
Le cuir reste la matière la plus populaire mais soulève pas mal de questions en termes de durabilité. C'est pourquoi beaucoup de créateurs cherchent de nouvelles manières de tanner et de parachever le cuir. On se tourne également vers de nouvelles sortes de cuir, comme le cuir de poisson, ou vers des alternatives au cuir non animales, comme le cuir de fruit, mais souvent, ces sortes de cuir ne sont pas optimales. C'est pourquoi il faut plus d'alternatives. Lors du SLEMinar 'Future footwear materials' de l'institut d'innovation et d'éducation SLEM à Waalwijk, on a présenté plusieurs nouvelles matières.
CUIR DE POISSON
Une alternative au cuir traditionnel consiste à se tourner vers des éléments qui ne servent à rien comme l'estomac d'un bœuf. Ou alors on cherche de nouvelles sortes de cuir comme le poisson. Cette approche est durable car la peau des poissons est considérée comme un déchet dans l'industrie poissonnière. Malheureusement, le cuir de poisson est très fragile. Des tanins et des teintures naturelles constitueraient donc une meilleure option, comme les imprimés réalisés avec des algues qui changent de couleur après un certain temps.
CUIR VÉGÉTAL
On cherche de plus en plus des alternatives au cuir n'utilisant pas de peau animale. Jusqu'à présent, la plupart des options sont le cuir de fruit, le cuir de feuilles de palmier, les champignons et les ananas. On expérimente même avec des alternatives totalement différentes comme la mangue. Mais les variétés de cuir à base de plante ne sont pas idéales non plus car elles se déchirent facilement. Et bien sûr, le fait d'utiliser de la colle pour réparer le cuir n'est pas très durable. C'est pourquoi il faut plus d'alternatives.
DES PRODUITS QUI CHANGENT
Une autre manière totalement différente de lutter contre la surconsommation est de créer des produits qui changent constamment afin que le consommateur ne s'en lasse pas. Il existe déjà des sacs (de la marque anglaise The Unseen) qui réagissent à des stimuli invisibles comme le vent, les UV ou la chaleur. Par exemple, les sacs à main que vous voyez ici changent de couleur lorsqu'ils sont exposés à l'un de ces facteurs alors qu'à l'intérieur, ils sont tout simplement noirs.
INTERACTION BIOLOGIQUE
La plus grande promesse semble celle des matériaux à interaction biologique. On utilise des bactéries ou autres composants naturels pour générer cette interactivité. Jusqu'à présent, la technique est surtout utilisée pour le textile. La chaleur corporelle amène des petits panneaux à s'ouvrir et ils se referment automatiquement lorsque la peau refroidit.
INTERACTION DIGITALE
On connaît déjà les LED dans les chaussures, surtout dans la semelle. Mais maintenant, elles permettent de rendre la chaussure 'ever changing'. En effet, les chaussures sont maintenant interactives de manière digitale. Comme les écrans d'ordinateur deviennent de plus en plus fins, ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'on ne les intègre dans les chaussures. On retrouve déjà le phénomène dans certaines marques: Volvorii et Shiftwear utilisent déjà cette technique pour leurs chaussures: des éléments graphiques et des applications peuvent être directement téléchargés sur la chaussure via une app. Pour du changement, c'est du changement!
IMPRESSION 4D: CHANGEMENT DE FORME
A l'avenir, les trois dimensions ne suffiront plus. On trouve déjà des exemples d'impression 4D. Mais que signifie la 4D en fait? Après avoir été imprimé en 3D, un objet est programmé pour aller encore plus loin et changer de forme par exemple. Le MIT a inventé une technologie avec laquelle l'encre fait automatiquement rétrécir le textile imprimé en 3D pour le transformer en chaussure, à partir du moment où l'objet est imprimé. Il existe même des matériaux 4D qui se réparent tout seuls: les polymères peuvent repousser et se rejoindre lorsqu'ils ont été déchirés.
MATÉRIAUX FLEXIBLES IMPRIMÉS EN 3D
Avant de voir sur le marché de nouveaux matériaux biotechnologiques, il y a déjà l'impression 3D, avec laquelle on expérimente énormément. On utilise de plus en plus de matériaux flexibles pour l'impression 3D. Davantage d'imprimantes sont également capables de créer des matériaux stretchy qui ressemblent à une nouvelle sorte de tricot.
CHAUSSURE ÉCOLOGIQUE
Kristel Peters, chercheuse au KASK à Gand, a fabriqué une chaussure écologique que l'on ne jette pas si facilement. Le dessous est imprimé en 3D, le dessus est réalisé avec des moisissures et peut être remplacé. Cette chaussure modulaire est réalisée de la manière la plus durable possible pour produire le moins de déchets possible.



