Le marché belge des reprises augmente de 17% en quatre ans
Le marché belge des reprises continue de croître de manière stable: entre 2020 et 2024, le nombre d'entreprises reprises a augmenté de 16,8%, passant de 1.998 à 2.334. C'est ce que révèle une nouvelle analyse de l'expert en traitement de données Altares Dun & Bradstreet.
Tant les très jeunes entreprises que les entreprises matures changent de mains plus fréquemment. Le nombre d'acquisitions d'entreprises de moins de deux ans a presque triplé (+278 %), tandis que les entreprises âgées de 25 à 50 ans restent le groupe le plus important avec plus de 700 transactions par an.
Entre 2020 et 2024, le nombre d'acquisitions en Belgique augmente régulièrement. Le total passe de 1.998 à 2.334 transactions, soit +16,8%. L'activité augmente également du côté des acheteurs, le nombre d'entreprises acquéreuses progressant de 17,1% pour atteindre 1.784.
Pas de surchauffe
"Cette croissance parallèle du nombre d'entreprises acquéreuses et du nombre d'entreprises acquises montre que l'économie continue de tourner régulièrement: pas de signes de surchauffe, mais un flux régulier de transactions", déclare Barry de Goeij, Data Science and Trade leader chez Altares Dun & Bradstreet. "De plus en plus d'acheteurs savent comment trouver des candidats à l'acquisition. Il est également frappant de constater que certaines entreprises réalisent plusieurs acquisitions par an, ce qui témoigne d'une stratégie de fusion et d'acquisition de plus en plus ciblée et professionnelle."
Les micro-entreprises constituent toujours la majeure partie du marché belge des acquisitions, mais la véritable croissance provient des petites et moyennes entreprises. Les petites entreprises enregistrent chacune 23% d'acquisitions supplémentaires en 2023 et 2024 par rapport à 2020, tandis que les entreprises de taille moyenne émergent comme le segment à la croissance la plus rapide (+45%). Les grandes entreprises suivent avec +25% par rapport à 2020.
Grands secteurs
En ce qui concerne l'âge, les extrêmes se distinguent particulièrement. Les très jeunes entreprises se révèlent remarquablement populaires: le nombre d'acquisitions d'entreprises de moins de deux ans passe de 40 à 111, soit un quasi-triplement (+278%). Parallèlement, les entreprises dotées d'une longue expérience continuent d'attirer de nombreux acquéreurs. Les entreprises âgées de 25 à 50 ans changent particulièrement souvent de mains, avec plus de 700 transactions par an.
Si l'on considère les secteurs, le commerce de gros et de détail reste de loin le plus grand marché d'acquisition, avec plus de 400 transactions par an et un indice stable de 106% en 2024. Les services aux entreprises suivent en deuxième position, passant de 309 à 397 acquisitions (+28%). La construction complète le trio de tête, passant de 155 à 212 transactions (+37%).
"Les acquisitions restent principalement concentrées dans quelques grands secteurs, mais la croissance provient clairement de plusieurs directions", déclare M. de Goeij. "Le commerce et les services aux entreprises restent importants, mais la construction et les soins de santé progressent également fortement. L'ensemble constitue un marché large dans lequel les secteurs établis et les nouveaux acteurs s'imposent."
Risque de faillite
La plupart des entreprises qui changent de mains sont dans une situation financière solide. Altares Dun & Bradstreet évalue le risque de faillite des entreprises par le biais du classement D&B, qui va du classement 1 (faible risque) au classement 4 (risque élevé). D'ici 2024, 76% des candidats à l'acquisition seront classés dans la catégorie 1 ou 2. Dix-sept pour cent se situent dans le Rating 3, tandis que seulement 6,2% se retrouvent dans la catégorie de risque la plus élevée.
Le tableau reste également cohérent en termes de rentabilité. Environ 59 à 60% des entreprises acquises réalisent des bénéfices avant impôt. Cependant, 27 à 30% d'entre elles enregistrent des pertes au moment de la transaction. "Les reprises ne sont donc pas l'apanage des entreprises solides : même les entreprises temporairement déficitaires trouvent un acquéreur si leur position sur le marché ou leur potentiel est suffisamment intéressant", explique M. de Goeij.